Témoignage de I.
Quand ma Fille est née, il me semblait anormal qu’Elle pleure autant. »Un bébé, ça pleure », m’avait-on pourtant dit. Elle pleurait dès qu’on la posait, hurlait jusqu’à devenir violette et à s’étouffer si on ne La remettait pas à la verticale… J’étais très angoissée en permanence et j’avais l’intuition que quelque chose clochait vraiment mais tout le monde minimisait la chose alors je n’osais plus en parler.
Vers 2 mois, on lui a finalement diagnostiqué un RGO asymptomatique. Mais le mal était déjà fait pour moi. Ayant un passé de maltraitances physiques et sexuelles, j’étais méfiante envers mon entourage et je n’osais pas laisser mon Enfant à qui que ce soit au début… Sauf parfois quelques minutes à ma mère, chez elle. Quand, au bout de 2 mois de nuits quasiment sans sommeil j’ai commencé à lâcher, j’ai enfin demandé de l’aide à mon compagnon (qui vivait pourtant avec nous). Je lui ai demandé à plusieurs reprises de prendre le relais durant les nuits avec le bébé, quand je n’y arrivais plus et que j’avais vraiment besoin de dormir. Mais chaque fois, après quelques minutes seulement, je l’entendais immanquablement commencer à élever la voix et ordonner à notre Enfant de se taire, lui dire d’un ton que je percevais comme menaçant qu’on voulait la paix. J’avais peur pour Elle (justifié ou non, je ne sais toujours pas trop), peur que P lui fasse mal et je me relevais paniquée pour La lui arracher des bras, La mettre en sécurité contre moi et lui disais de retourner dormir, que je pouvais encore gérer un peu.
8 mois après la naissance, je ne dormais toujours que 3 heures sur 24h en moyenne, réparties en cycles incomplets de 45 minutes, au rythme des réveils de mon bébé. J’avais tellement maigri que je ne pesais plus que 49 kg pour 160cm et j’ai commencé à me réfugier dans la méditation. Je passais de longues heures en extase, même quand mon Enfant pleurait dans mes bras.
Finalement, quand ma Fille a eu 9 mois, j’ai commencé à avoir des pertes de mémoire, d’équilibre, de violentes douleurs dans les membres et la tête, je tombais régulièrement et convulsais en hurlant… J’étais devenue un danger pour mon bébé et j’ai demandé à aller à l’hôpital pour faire des examens en neurologie. J’étais tant dans le déni que je croyais à une encéphalite à tique. En neurologie, après de multiples IRM et ECG, on m’a finalement diagnostiquée une DPP sévère liée à la privation de sommeil prolongée et aux maltraitances refoulées. J’ai refusé toute médication (j’étais déterminée à rester le plus lucide possible) et suis restée en convalescence 3 semaines avec un traitement psychiatrique quotidien non médiqué… et plus de 18h de sommeil par jour. Ma mère ou P faisaient tous les jours les trajets jusqu’au CHUV avec ma Fille, ce qui m’a aidée à tenir et à guérir. J’ai récupéré physiquement à une grande vitesse et j’ai rapidement pu sortir, toujours avec un suivi. A présent, 3 ans et demi après ma sortie d’hôpital, je suis encore suivie 2 fois par mois par une psychiatre super et je commence à en voir le bout. Je suis à nouveau enceinte et j’accoucherai dans un mois… Je suis déterminée à prendre soins de moi cette fois. Je suis désormais plus forte et j’ai confiance que je saurai éviter les erreurs qui m’ont mené jusque dans mes plus extrêmes limites.
« De la DPP à la psychose. Puis, la lumière »
Je suis maman de 2 petits garçons et j’ai vécu un véritable cauchemar à la naissance de mon premier…
J’ai toujours rêvé d’avoir des enfants et je suis tombée enceinte dès le premier essai.
Mais j’étais très angoissée je vivais mal le fait de ne pas avoir de contrôle sur ce bébé qui était en moi.
Au contrôle des 32SA alors que je me sentais enfin bien enceinte, ma gynéco me dit que je fais une pré eclampsie. Pas le temps de réagir, tout va très vite, trop vite…
Direction le CHUV en hélicoptère.
Bébé naît par césarienne d’urgence après 4 jours à essayer de stabiliser ma pression prise toutes les 10 minutes.
On me sort donc mon bébé (je n’ai pas accouché) sans me le montrer, je le verrai 18h plus tard… Je dois me persuader que c’est bien le mien, je ne retrouve rien de familier en lui mais son regard me fascine… J’apprends à faire les soins de mon bébé, je ne me sens bien que lorsque je fais du peau à peau avec lui, c’est comme une drogue! Le fait d’être seule dans une chambre avec le ventre vide me déstabilise et me rend triste… j’entends dans la chambre d’à côté, une maman recevoir de la visite alors que son bébé pleure! Dans ma chambre, le silence comme s’il ne s’était rien passé…
Je rentre à la maison sans mon bébé 1 semaine plus tard. Je fais les allers-retours à l’hôpital pour m’occuper de lui tous les jours et « livrer » mon lait. Je tiens à le nourrir car je me dis que c’est le moins que je puisse faire, je tire mon lait tous les deux heures suivant un planning écrit que je me suis imposé. Ça me fatigue énormément… et dois me rassurer que je vais bien sans arrêt. Je finis par ne plus réussir à dormir.
Personne (sage-femme) ne vient voir comment je vais! Je passe de l’euphorie de réussir à tout gérer a une psychose du post-partum; besoin de tout noter de peur d’oublier des choses, sentiment de toute puissance, idées de plus en plus noires… je me sens de plus en plus perdue, angoissée et confuse! La perspective de rentrer à la maison avec bébé me terrifie… En fait je suis complètement traumatisée de ce qui m’est arrivé!
Un jour, alors que j’allaite mon bébé, il devient bleu, il a avalé de travers. Une étudiante infirmière me prend mon bébé de peur ou de stress j’imagine, elle le remet dans la couveuse sans rien m’expliquer…Je panique, je pense lui avoir fait du mal, je demande à voir un psy parce que je me sens pas bien… je décompense à côté de mon bébé. Je raconte des choses terrifiantes qui font peur aux médecins… je perds pied. Il faut protéger mon bébé et me protéger! « On » décide de me placer de force à Nant sans prévenir ma famille, je pense à une blague… j’y passe 3 semaines… je retrouve mon bébé à l’hôpital d’Aigle où il a été transféré, on m’accueille comme une folle furieuse à surveiller alors que j’avais besoin d’être rassurée et aidée. Ils veulent voir si j’arrive à m’occuper de mon bébé en me mettant seule dans une chambre avec lui alors que c’est ce que je redoute le plus. On m’explique de mille et une façon comment faire un biberon, du coup je flippe de le faire faux à chaque fois! Je suis « suivie » par une psy de l’hôpital qui me prescrit des anti-dépresseurs et part en vacances 3 semaines sans même s’inquiéter si je les supporterais…
Ils décident de me refaire passer par la case hôpital psychiatrique car je ne peux pas rentrer chez moi, j’ai peur de vouloir faire du mal à mon bébé… le fait de n’avoir pas réussi à le garder jusqu’au terme de ma grossesse me fait penser que je suis mauvaise, que je ne peux que nuire à mon bébé…
Ma famille aimerait pouvoir mettre des choses en place pour m’aider à la maison mais l’hôpital n’entre pas en matière, il faut suivre le protocole!
Donc encore 3 mois en hôpital psy, j’y touche le fond en disant vouloir mettre fin à mes jours ne voyant pas de solution à ma situation… je n’arrive plus à avoir d’interactions avec mon bébé…
On trouve enfin les bons médicaments et je remonte doucement la pente. Je retrouve mon bébé, il a 5 mois et ma famille m’apprend à m’en occuper tout en douceur. Je suis suivie par un psychiatre et une pédopsychiatre pendant presque 1 année !
Le lien avec mon bébé se recrée très vite et devient même fusionnel.
Je garde un souvenir horrible de cette période, j’ai longtemps eu honte et j’ai énormément culpabilisé d’avoir pensé de telles horreurs. Mais j étais tellement mal!
Aujourd’hui je vais très bien, nous avons eu un 2ème enfant en septembre 2016, une grossesse géniale mais bien préparée et un accouchement qui s’est bien passé!
J’ai raconté mon histoire car j’espère que mon témoignage pourra aider des parents qui vivent ou qui ont vécu quelque chose de similaire.
« Un seul regret, ne pas avoir consulté plus tôt »
Je suis tombée enceinte très rapidement après que nous aillons eu l’envie d’avoir un enfant.
J’étais aux anges mais rapidement beaucoup d’angoisses sont apparues au moindre symptôme de grossesse. Malgré tout j’étais comblée de bonheur.
Ma grossesse a été un peu difficile, avec des contractions depuis les 5 mois de grossesse, lit strict jusqu’à 36 SA pour menace d’accouchement prématuré. Ma fille née pile à terme en pleine forme. Mon accouchement a été parf
ait, les 3 premiers jours, à part le stress du début de maternité, tout se passe à merveille.
Au 4ème jour je sors, et là plus rien ne va, je pleure je ris, voire les 2 à la fois. Je cache tout cela aux sages-femmes avant de sortir en me disant « c’est normal, on nous parle de la chute des hormones, des baby blues »…
Je rentre chez moi complètement perdue avec ce bébé que je ne sais pas trop quoi en faire, ou la mettre…
Ma mère me dit que c’est normal, c’est le temps de prendre mes marques…
Très rapidement de fortes angoisses m’envahissent, peur que ma fille ne m’aime pas, de ne pas être une bonne mère, de ne pas y arriver et l’angoisse incontrôlable toutes les nuits que ma fille meurt dans son sommeil…. Je me sens triste, sans raison.
Mon mari essaie de me raisonner sans succès. Il laisse tomber et s’habitue à mes angoisses. Je parle de mes angoisses de mort subite du nourrisson à ma sage femme qui m’enfonce et ne me soutient pas… à partir de là je me dis « j’arrête d’en parler, les gens ne me comprennent pas »
Petit à petit mon moral diminue avec ce sentiment persistant que je n’arriverai pas à m’occuper correctement de ma fille, que si elle pleure c’est que je fais mal les choses.
Je me renferme de plus en plus, je ne parle à personne de ce que je ressens au fond de moi…
Un jour je me suis dis que ça n’est pas normal d’être comme cela, j’en parle à ma mère qui me dit que j’ai tout pour être heureuse et aucune raison de déprimer… je culpabilise encore plus et je reste avec mes angoisses et mes pensées.
Peu avant les 1 an de ma fille, je commence à avoir des idées noires, en me disant qu’une « autre maman » serait mieux pour elle…
Je me fais peur et je prends la difficile décision à l’époque de consulter une psychologue.
J’ai honte de devoir demander de l’aide mais je me fais violence et j’y vais.
Et enfin après quelques rendez vous, je vois une solution, un début de fin de cet enfer. Elle me fait déculpabiliser, elle m’entend et m’écoute.
J’ai réussi à parler de tout mon vécu à mon mari, qui m’a soutenu.
J’ai pu reprendre le cours de ma vie, comme avant et profiter pleinement de ma fille, sans angoisse.
Aujourd’hui si j’aurai un regret c’est celui de ne pas être aller voir cette psychologue plus tôt !
J’ai eu un nouvel enfant, qui va avoir un an. J’ai eu cette appréhension qu’à sa naissance tout recommence, mais au contraire j’ai profité de lui à chaque moment, pas d’angoisse et pas de dépression !
Maintenant je suis une maman comblée, et je me sens plus forte que jamais
Le message que j’aimerais faire passer c’est qu’il n’y a aucune honte à se sentir dépassée, déprimée, de se sentir triste alors que l’on vient d’avoir le plus beau cadeau de la vie. Mais ne pas hésiter à en parler, à dire les choses et à demander de l’aide ! C’est au contraire une preuve de courage et de force !!
Témoignage de M.
« Dans ma tête un Brouhaha »
En 2013, j’apprends ma grossesse. Oh joie, je suis ravie et je me projette avec tendresse dans ma vie de maman. Je me réjouis de la venue de cet être tant désiré et je passe une belle grossesse, épanouie. Je me sens invincible, j’ai confiance. Puis, j’accouche. Une belle rencontre, je suis heureuse… Mais… J’ai beaucoup d’angoisses. Irraisonnables, irraisonnées. J’ai peur de la voir mourir, j’ai peur de ne pas savoir la rendre heureuse, j’ai peur du regard des gens. Je veux faire bien, trop bien, toujours mieux. Evidemment, mon métier d’éducatrice ne m’aide pas à baisser mes exigences envers moi-même. Mon entourage ne comprend pas. Je peux entendre des remarques, qui, au lieu de m’aider, m’enfoncent toujours un peu plus. « Tu devrais te réjouir, regarde le beau bébé que tu as, en bonne santé » « Tu as tout pour être heureuse… », « Tu es éducatrice, tout doit être facile pour toi… ».
J’entame une relation d’aide chez un coach de vie pour m’aider à cerner mes difficultés et me mettre de petits objectifs en place. Quelques mois plus tard, je reprends le travail, ma fille grandi et je vais mieux. De la voir s’épanouir et devenir une belle petite fille me rassure.
Puis, deux ans plus tard, heureux en famille, nous décidons d’agrandir la famille. Toujours beaucoup de joie autour de l’annonce de ma grossesse. Même si j’ai peur de revivre ces moments d’angoisse, je me convaincs que j’ai guérie et que mes problèmes sont désormais résolus. Ce bébé, nous le perdons à 2 mois de grossesse. Là, je vois la vie différemment, je sens une fragilité en moi. Je me sens très vulnérable. Quelques mois passent et nous nous sentons à nouveau prêt à laisser une place à la vie.
Je tombe enceinte très vite. Je suis heureuse. Je me sens bien et aussi ambivalent que cela puisse paraître, je suis heureuse tout en ayant une part de tristesse de la perte de notre deuxième bébé. Durant ma grossesse, je fais le deuil de ce bébé disparu et profite de chaque instant de ma grossesse, avec ses hauts et ses bas. J’accouche avec un immense bonheur, un accouchement épanouissant, tel que je l’avais imaginé. Les premières semaines se déroulent sans encombre, je suis fatiguée mais vais bien et me sens très heureuse. Je me dis que ma DPP n’est plus qu’un vieux souvenir… Sauf qu’à 2 mois de vie de ma deuxième fille, la roue tourne. Je me sens épuisée, incapable de me projeter dans mes journées. Angoissée par le fait d’être seule avec mes deux filles. Je n’ose pas en parler vu la réaction de mes proches lors de ma première DPP. Mais très vite, ma maman et ma sœur lisent en moi. Mon mari fait ce qu’il peut mais rien ne suffit à m’apaiser. Je ne suis pas angoissée comme il y a 2 ans, mais plutôt triste, incroyablement triste. Je me sens mauvaise mère, quoi que je fasse. Je ne sais pas pourquoi. Je me sens pressionnée de toute part. J’entame une psychothérapie et avance gentiment, petit à petit. Enfin je me sens reconnue, entendue, et le diagnostic tombe, DPP suite à un épuisement. J’ai accepté une médication malgré mon allaitement car je n’arrivais plus à réfléchir, plus à avancer. Un voile obscur devant les yeux. Puis, ma petite traverse des problèmes de santé. Je me sens enfouie sous une tonne de gravas mais tiens le coup, pour elle, pour ma grande, pour ma famille. Je m’oublie, je ne suis plus grand chose… Je trouve malgré tout des ressources. Mais l’épuisement laisse des traces. Aujourd’hui, ma fille a 9 mois, je suis toujours en thérapie, médiquée et je sens que la partie n’est pas gagnée. J’essaie de prendre chaque jour comme il vient. La fatigue est mon plus grand ennemi. Et je pense que chaque maman sur cette terre devrait avoir le droit à un congé de maman juste pour dormir et récupérer quand elle est au bout du rouleau. Car cet épuisement maternel, peu reconnu, est pour moi la source de cette descente inattendue. Chaque jour devient un combat contre moi-même, pour être moins exigeante envers moi-même, envers mon entourage qui n’a pas vraiment fait preuve de beaucoup d’empathie.
Je ne m’étais jamais imaginé vivre cela. La vie en rose de maman bonheur n’est qu’une illusion. Difficile à avaler. Je suis parfois en colère que l’on montre une image de la famille telle qu’on ne la rencontre jamais dans la réalité. En colère que l’on ne m’ait pas prévenue. Aujourd’hui, je n’ai pas honte de dire ce que j’ai vécu, ce que je vis car aucune maman traversant cette tempête ne devrait se sentir seule.
J’envoie toute la lumière que j’ai pour toutes les mamans en détresse !
M., Fribourg
Témoignage de M.-L.
Je suis M-L, j’ai 38 ans, 4 enfants de 17, 14, 2,5 ans et 8 mois.
Je suis mariée avec T depuis 1999, 1 an après notre rencontre.
Lors de ma 1ère grossesse en 1999, j’ai souffert d’angoisse. J’étais jeune, ne m’entendais pas très bien avec ma famille et je construisais la mienne…..Beaucoup de changement pour une toute jeune adulte.
Mon 1er enfant nait le 02.04.1999. Tout se passe bien jusque vers ses 4 mois. Là je commence à souffrir de très fortes angoisses avec de plus en plus de peine à les gérer et surtout je ne savais pas de quoi cela venait. Visite de médecins, gynéco, magnétiseurs, faiseurs de dons et j’en passe…..personne ne m’aide et je m’enfonce !!!!!
J’entends beaucoup de reproches et de remarques sur ma jeunesse, mon manque d’expérience, mon choix que je n’ai qu’à assumer….
En octobre, n’en pouvant plus, je vais chez mon médecin en lui disant que je n’en peux plus et suis à 2 doigts du suicide, eh oui. Là il est d’accord pour m’hospitaliser en HP.
3 semaines sans mon bébé, puis 2 mois avec.
J’en ressors sans vraiment savoir pourquoi je suis comme ça et surtout mes angoisses toujours présentes.
J’entame une thérapie avec un psy qui m’aide un peu. En décembre 2001, nait mon 2e enfant. A nouveau vers mars de très fortes angoisses. Le psy stoppe mon allaitement pour pouvoir me donner des médicaments. Là, le verdict arbitraire tombe : « vous ne devez plus avoir d’enfants car vous serez de plus en plus dépressive ». Les deuils d’une grande famille, de l’allaitement, du maternage (pour mon mari aussi)…..doit commencer.
Je vais kahin kaha comme ça dans ma vie pendant 10 ans !
Je change de médecin traitant, j’entame une thérapie de développement personnel, je règle mes problème de couple etc. Et enfin, OUI ENFIN, on me diagnostique une DPP. Je peux enfin avoir une réponse, et aller de l’avant !
Mon mari et moi en sommes sortis plus forts, avons eu 2 autres enfants, pas de DPP, plus d’angoisses.
Je reste vigilante si je suis fatiguée ou surmenée car je sais que je suis fragile, je continue de voir mon médecin tous les 3 mois pour débriefer, je vais si besoin voir une pédopsychiatre et surtout je ne parle de ma vie qu’aux gens dont je sais qu’ils me comprendront ! J’ai des amis sur qui je peux compter mais il m’a fallu du temps pour les trouver !
Bon courage à vous
Témoignage de A.
J’ai été diagnostiquée de dpp trop tard…mon bébé avait 6 mois et j’étais devenue incapable de l’habiller, d’interagir avec lui de façon détendue et joyeuse ! Mais j’en suis sortie plus forte de cette horrible expérience et c’est ce qui compte !
Ma grossesse s’est super bien déroulée puis accouchement difficile qui a peut-être déclenché la dpp… pas évident de ne pas se sentir épanouie avec un bébé que l’on a tant désiré ! Pour l’entourage ce n’est vraiment pas facile de comprendre, même nous on n’accepte pas d’aller mal. Alors voilà on se force et on se dit que la fatigue va passer, que ça ira forcément mieux avec le temps…puis on commence à s’angoisser pour un rien, à vouloir tout programmer et tout contrôler, à agir comme un robot avec son bébé parce qu’il faut le changer, le nourrir…on ne ressent plus aucun plaisir à se retrouver avec son bébé, et ça c’est le plus terrible car on culpabilise à mort !
Mon mari cherchait à me rassurer mais le manque de confiance en moi était devenu si fort. Les mots de l’entourage sont parfois très blessants, on te dit « faut te secouer » comme si ça dépendais de notre volonté…. comme si vu que le bébé va bien on se devait aussi d’aller bien ! On en veut à notre bébé de passer toujours en premier, de prendre toute la place dans notre vie et on n’arrive plus à rien gérer toute seule, surtout le quotidien. Je me souvient que je me réveillais en pleine nuit alors que mon bébé lui dormait et je pensais : mon dieu, que vais-je faire demain ? Comment je vais affronter une autre journée que les deux ? Puis je n’arrivais plus à me rendormir pendant des heures…ça continuait de trotter dans ma tête !
Pour s’en sortir il faut apprendre à ne pas se juger pour ce que l’on ressent, car le pire c’est la culpabilité et notre déception vis-à- vis de la maternité et de nous-mêmes. Se faire aider par des professionnels c’est essentiel, et dans les moments de détresse profonde il ne faut pas hésiter à recourir aux médicaments, ils nous aident à ne plus broyer du noir à longueur de journée et à accepter nos émotions. Après il faut travailler pendant des mois avec le thérapeute pour faire sortir cette tristesse et comprendre d’où vient toute cette colère vis-à- vis de soi et de notre bébé. C’est important de témoigner pour briser ce tabou de « mauvaises mères », je ne suis juste pas une mère parfaite mais je suis une survivante et fière de l’être ! J’ai appris à m’aimer et à m’accepter et à aimer ma fille ! Je suis épanouie maintenant avec elle mais aussi sans elle, il y a bien sur les hauts et les bas du quotidien qui font que la vie est pleine de surprise. Il ne faut pas se mettre la pression de tout réussir du premier coup, car être maman bein c’est pas facile tous les jours !